Ce roman, inspiré de faits réels, retrace la vie à Policarpa, village perdu dans la cordillère des Andes, au Sud de la Colombie. J'y ai vécu et travaillé pendant six ans.

    * Vicente Villareal, fils illégitime d’un riche propriétaire, s’est juré de monter un empire encore plus grand que celui de son père. Il y parvient. La soif du pouvoir lui fera cependant tout perdre: sa fortune, sa notoriété et surtout l’estime de ses proches.
    * Claribel, petite-fille de Vicente, refuse de suivre ses parents qui s’exilent en ville. Contre vents et marées, elle poursuit ses études au collège de Policarpa. Pas facile, tout particulièrement pour une fille, dès l’instant où celui qui est issu d’un milieu humble a peu de chances de s’en sortir.
    * Michel Zufferey, jeune prêtre suisse, est nommé curé à Policarpa. Il se lance dans une lutte acharnée pour permettre à ses paroissiens de vivre plus dignement. Ce genre d’engagement n’est pas évident pour un étranger.

Les campesinos de Policarpa vivent dans une région peu touchée par la civilisation moderne. Même s’ils sont confrontés à un climat d’injustice sociale et de violence, ils rêvent d’un avenir meilleur. Leur joie de vivre, l’importance qu’ont pour eux des valeurs telles que la famille, l’amitié et la solidarité, tout comme leur goût inné pour la fête, voilà sans doute le moteur de cette espérance.

Le texte est illustré avec 38 photos en noir-blanc tirées durant mon séjour en Colombie.

 

Attention: les textes et les photos se rapportent uniquement à la période durant laquelle j'ai vécu en Colombie (1973 – 1976; 1981 – 1983).

Atención: los textos y los retratos corresponden unicamente al periodo en el cual viví en Colombia (1973 – 1976; 1981 – 1983).


La région de Policarpa

Un extrait de l'ouvrage (introduction) pour vous mettre dans l'ambiance :

Policarpa, village d’environ mille habitants, situé sur les flancs de la cordillère occidentale des Andes, dans le sud de la Colombie, est le chef-lieu d’une commune qui porte le même nom. Celle-ci s’étend sur 550 km2. Près de la moitié de son territoire est délimité par le fleuve Patia. Ce cours d’eau coule du nord au sud, jusqu’à l’endroit où il est rejoint par la rivière Guaïtara. Là, il forme un angle droit, prend la direction de l’est et passe par la forêt vierge pour se déverser dans l’océan Pacifique.
Avec sa topographie accidentée, la région est riche en contrastes. Les berges du Patia se situent à quelque 500 mètres d’altitude, tandis que les sommets de la cordillère culminent à plus de 2’000 mètres. Le climat est torride et sec sur les rives déboisées du cours d’eau, tempéré et agréable dans le voisinage du village de Policarpa, à 1’000 mètres d’altitude. Sur les hauteurs, il fait plus frais. Au fur et à mesure qu’on s’approche de la forêt vierge, la chaleur humide devient oppressante.
Peu touchée par la civilisation moderne, la nature a préservé en grande partie son caractère sauvage. Riche et variée, la végétation tropicale donne aux paysages un air de jardin d’Eden. Cette comparaison ne s’applique qu’au charme de la région et à la prospérité de la nature. Les habitants de cet apparent paradis ont plutôt le sentiment de vivre en enfer. La région reste isolée du reste du monde et les autorités colombiennes ne se soucient guère de son développement. Voies de communication, santé, éducation, assistance technique et financière, ces termes, synonymes de progrès et de bien-être, le paysan ne les entend qu’en période électorale. Les politiciens en quête de suffrages les auront vite oubliés par la suite, qu’ils soient élus ou non.

Les habitants de Policarpa vivent en marge de la société moderne et les inégalités sur le plan social rendent cette situation encore plus déplorable. Une minorité de personnes – appartenant à quatre ou cinq familles – possède une grande partie des terres cultivables. Elle monopolise le secteur commercial et politique. Le reste de la population vit dans une situation de dépendance et de misère, parfois extrême.

J’ai vécu à Policarpa durant six ans – de 1973 à 1976 et de 1981 à 1983. Même si les années ont passé et si des milliers de kilomètres me séparent de la Colombie, je suis resté attaché à Policarpa qui est devenu en quelque sorte « mon » village. Aujourd’hui encore, je sens le besoin de parler de ses habitants, les amis avec qui j’ai partagé un tronçon de vie. Leur mode d’existence m’a fortement marqué. En 1973 – date à laquelle je suis arrivé dans la région – le village n’était pas accessible en voiture. Pour y parvenir, en partant de Pasto, la capitale départementale, il fallait compter trois à quatre heures en camion ou en jeep, puis quatre heures à pied ou à dos de cheval. Pourtant, à vol d’oiseau, il s’agit d’une distance de quelque 50 kilomètres. La topographie fortement accidentée et l’état des routes non asphaltées, souvent à la limite du carrossable, donnent aux distances une dimension inimaginable chez nous. Un réseau de chemins muletiers relie le village aux différents hameaux disséminés jusqu’au cœur de la forêt vierge. A l’époque, dans toute la région, il n’y avait pas d’électricité, ni de téléphone ; un seul poste de santé pour 10’000 habitants, mais pas de médecin et pour ainsi dire pas de médicaments.

En discutant avec les gens de Policarpa, j’ai constaté que la région avait une histoire des plus intéressantes. Pourtant, aucune trace écrite n’existait. Dans l’espoir de combler cette lacune, j’ai passé des heures à discuter avec six ou sept personnes âgées. Je leur ai posé des questions, je les ai invités à parler de leurs souvenirs. J’ai pris des notes, en espagnol. Mon intention était de laisser une histoire écrite au village. Lorsque, par la suite, j’ai relu mes écrits, j’ai dû me rendre à l’évidence que mon projet était difficilement réalisable. Je ne disposais pas d’une seule histoire, mais de six ou sept histoires différentes. En laissant s’exprimer mes interlocuteurs, j’avais ignoré une qualité extraordinaire du campesino, lui qui a ce don de parler, de raconter des récits en les enjolivant et en ajoutant des anecdotes de son cru.
Je ne suis pas historien. Comment pouvais-je distinguer la vérité de la fiction ? Dans un premier temps, j’ai abdiqué. J’ai remisé mes notes et j’ai essayé de les oublier. Plus tard, de retour en Suisse, je les ai relues et j’ai découvert que j’avais une matière première précieuse. Je m’en suis inspiré pour rédiger le roman que j’avais l’intention de rédiger. A l’exemple des paysans qui m’ont confié leurs histoires, j’ai imaginé la mienne. Je me suis écarté de la réalité. J’ai inventé des personnages et j’ai créé un fil conducteur dans l’intention de rendre le récit plus accessible et plus agréable à lire.
L’histoire commence au mois de mars 1973, époque où moi-même je suis arrivé pour la première fois en Colombie.

Attention ! En lisant ce roman, il est important de tenir compte que je parle de la situation sociopolitique de la Colombie telle que je l’ai vécue entre 1973 et 1983 et telle que me l’ont décrite ceux que j’ai côtoyé pendant cette période.
Pour créer les personnages qui figurent dans le présent récit, je me suis inspiré de personnes qui ont existé et que j’ai connues. Par respect pour celles-ci, j’ai modifié leurs noms et j’ai fait en sorte qu’on ne les reconnaisse pas.

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Policarpa, le silence de ceux qui hurlent

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