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De Cressier à Posat, au gré de l'imaginaire

De Cressier à Posat, au gré de l'imaginaire

Dans ce recueil, vous découvrirez dix nouvelles. J’ai imaginé leur trame comme une invitation à flâner à travers certains recoins du canton de Fribourg. Tout commence par un séjour à Cressier. Après avoir visité l’église et le château, vous longerez la Bibera et vous partirez à la recherche d’une mystérieuse maison dans le bois de Palud. A proximité de la chapelle Saint-Urbain, vous serez témoin d’un meurtre. Vous rejoindrez ensuite la ville de Fribourg, en plongeant dans les profondeurs du lac de Schiffenen. Un détour par le Vully vous transposera à l’époque celtique. Dernière étape du périple, un pèlerinage vous mènera d’Ecuvillens à Posat, sur un tronçon du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Quelle est la part de réalité dans les histoires que je propose? Au gré de l’imaginaire, fantôme, abominable sorcière, naïade, castors, fée blonde, dragonnet et autres personnages fictifs contribuent à convertir le monde réel en un univers fantastique.
Une photo tirée par moi-même illustre chacun des récits.

De Cressier à Posat, au gré de l'imaginaire

Les photos qui illustrent le recueil de nouvelles

La plaine de la Bibera, avec les Préalpes bernoises en arrière-plan.
Difficile d’imaginer ce qui se trame derrière les remparts formés par les arbres et la dense végétation qui cachent partiellement le château de Cressier.
Le lac de Schiffenen et le château du Petit-Vivy. Le village de Bonn, les bains, la chapelle et la passerelle ont été engloutis. Leurs ruines gisent, une quarantaine de mètres en-dessous de la surface aquatique.
Chemin creux dans le bois de Boulay, entre Villars-les-Moines et Cressier. L’abbé Magnin est-il passé par là, avec la chaise de poste, peu avant d’être assassiné?
Barrage édifié par les castors au bord de la Bibera
Maison en ruine, dans la campagne fribourgeoise. Que de souvenirs se cachent derrière ces murs ! Un rêve s’est effondré. Une porte pourrait s’ouvrir. Au gré de l’imaginaire, la réalité devient fiction...
Le pont qui enjambe la vallée du Gottéron, avec, en avant-plan, la chapelle Saint-Béat et un tronçon des remparts.
La chapelle de Lorette et la tour médiévale, perchées sur la falaise qui surplombe la Sarine.
La chapelle de Lorette et la tour médiévale, perchées sur la falaise qui surplombe la Sarine.
Carricature de l’accordéoniste « Bouby », dessin de Claudio Fedrigo, BCU Fribourg.
La chapelle de Posat perchée sur le ravin au fond duquel coule la Glâne.

Le titre des nouvelles

Extrait pour vous mettre dans l'ambiance

« Lorsque l’obscurité se fait totale, au cœur des nuits où le brouillard enveloppe de sa traîne opaque la plaine de la Bibera, le fantôme sort de sa cache et hante les alentours. Par les rues du village, il erre sans relâche. Comme moi, vous qui habitez Cressier, je m’imagine que vous l’entendez parfois gémir. Peut-être confondez-vous ces sourdes et langoureuses lamentations avec le cri d’un quelconque oiseau nocturne ou avec le sifflement strident du vent qui s’infiltre par une fenêtre entrouverte.
Le fantôme ne se montre jamais. Il est invisible. Dès l’instant où les douze coups de minuit sonnent, il se dirige vers l’église. Peu importe si le lourd portique est fermé à clé. Un spectre est capable de se faufiler n’importe où. Il passe au travers de la paroi et pénètre dans le sanctuaire. Agenouillé au pied de l’autel, il se recueille et prie à haute voix. De longues heures durant, ses suppliques, ses chants monocordes et ses interminables litanies retentissent sous les voûtes de la nef plongée dans l’obscurité. (…)
Pas une nuit ne s’écoule sans que le fantôme ne ressasse les mêmes rengaines. Des regrets et des remords. Un passé qu’on ne peut pas réinventer… Sort fatidique et irréversible, ce lourd fardeau l’empêche de vivre à sa guise et d’aspirer à une quelconque libération. L’horloge de l’église paroissiale a beau égrainer inlassablement les heures, le temps ne passe pas.
Le fantôme n’a pas le choix. Il doit se résoudre à errer, à attendre et à espérer. Quand donc poindra le jour où il ne sera plus obligé de se réfugier dans la clandestinité et la solitude?
Plus de six cents ans se sont écoulés depuis l’instant où son calvaire a commencé.
C’était précisément un de ces jours d’automne où le brouillard semble vouloir tout étouffer, tout cacher. (…) »